
Le torchon brûle entre le Syndicat national des chauffeurs routiers du Mali (SYNACOR) et le président de la commission Santé du Conseil national de Transition (CNT), l’honorable Aboubacar Sidick Fomba. À l’issue d’une rencontre tenue ce lundi 20 octobre 2025, le SYNACOR a annoncé avoir porté plainte contre le député du CNT pour « propos diffamatoires et atteinte à l’honneur de la profession ».
L’annonce a été faite au cours d’un point de presse animé par Mamadou Kassambara, vice chargé de la communication du SYNACOR. D’un ton ferme, il a déclaré : « Pas question de pardon. Que l’honorable apporte la preuve de ses accusations ou qu’il soit traduit en justice. Si les personnes qu’il accuse existent réellement, qu’elles soient arrêtées. Dans le cas contraire, qu’il soit condamné comme la loi l’exige. »
La crise a éclaté après des propos controversés de M. Fomba, accusant certains chauffeurs maliens de collaborer avec des groupes terroristes. Des déclarations qui ont provoqué une onde de choc dans le secteur du transport routier.
Face à la vague d’indignation, l’honorable a tenté d’apaiser les esprits. Dans une déclaration publique, il a présenté ses excuses : « Mon intention n’était pas de manquer de respect aux chauffeurs. Je leur présente mes excuses, ainsi qu’au peuple malien. »
Mais cette tentative d’apaisement n’a pas convaincu le SYNACOR ni une grande partie de l’opinion publique. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos circulent, réclamant sa destitution du CNT. Pour beaucoup, le pardon ne suffit plus à effacer ce qu’ils qualifient « d’immaturité politique » d’un représentant de la Nation.
Vers une paralysie du transport ?
Selon le SYNACOR, une réunion interne devait se tenir dans les heures suivant le point de presse pour décider de la reprise ou non des voyages interurbains. Une éventuelle grève pourrait perturber l’approvisionnement du pays en carburant et en denrées de première nécessité, accentuant les difficultés économiques déjà ressenties.
La situation reste donc tendue. Tandis que la justice est désormais saisie, l’opinion publique attend de voir si le CNT prendra des mesures à l’encontre de l’un des siens.
A suivre !
Par Abdrahamane Baba Kouyaté