
À la tribune des Nations unies, le Premier ministre du Mali, le général Abdoulaye Maïga, a mis en avant la résilience des peuples de l’Alliance des États du Sahel (AES), confrontés depuis plus d’une décennie à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Selon lui, malgré les difficultés, les populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont continué de faire preuve d’un engagement patriotique remarquable face aux menaces terroristes et aux pénuries.
Le chef du gouvernement malien a affirmé que la Confédération de l’AES demeurait attachée au respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme. Il a toutefois dénoncé avec fermeté ce qu’il qualifie « d’instrumentalisation des droits humains » à des fins politiques, estimant que ces pratiques affaiblissaient les efforts de paix et de stabilité dans la région. Pour y remédier, Abdoulaye Maïga a défendu l’adoption de mécanismes endogènes de justice, inspirés des valeurs sociétales africaines et centrés sur les besoins des populations.
Dans une allocution marquée par un ton offensif, le Premier ministre a rappelé que les Nations unies avaient été créées pour protéger les peuples contre les excès de violence et les « génocides silencieux ». Il a exhorté la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à répondre aux « cris de détresse des peuples opprimés », en particulier dans les zones en proie aux conflits armés et aux crises humanitaires.
En choisissant de placer l’humain au cœur de son discours, Abdoulaye Maïga a cherché à réaffirmer le rôle du Mali et de ses alliés de l’AES comme acteurs souverains, déterminés à conjuguer la lutte contre le terrorisme avec la préservation des droits fondamentaux et de la dignité humaine.
Par Abdrahamane Baba Kouyaté