
En un message solennel rendu public le 15 octobre 2025, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a placé la commémoration du 38ᵉ anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara sous le signe de la continuité et de l’action. Rappelant le sacrifice des douze compagnons tombés aux côtés du « père de la Révolution », Traoré a appelé les Burkinabè à faire vivre les valeurs de justice, de souveraineté et de dignité que Sankara incarnait.
Le chef de l’État a annoncé l’instauration d’un cérémonial militaire mensuel, destiné, selon lui, à maintenir « une mémoire vive », et confirmé la réalisation d’un Mémorial conçu par l’architecte Francis Kéré, « lieu d’inspiration et de renaissance » pour la jeunesse. Le ton, mêlant hommage et injonction, marque la volonté du pouvoir de légitimer son action en la rattachant à l’héritage sankariste un raccrochage symbolique qui vise autant l’unité nationale que la mobilisation populaire.
Si le discours résonne comme un appel à « parachever son œuvre », il soulève aussi des questions sur la manière dont ces mots se traduiront concrètement dans la gouvernance et le quotidien des Burkinabè. Pour l’heure, la promesse est lancée : le flambeau est rallumé ; reste à voir qui portera la flamme et comment.
ABK