
Les enseignants licenciés de l’enseignement catholique du Mali ont, dans une lettre, interpellé les plus hautes autorités du pays sur leur situation qu’ils qualifient de « dramatique ».
Dans cette correspondance adressée au président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, ces enseignants du privé ont exprimé leur profond désarroi après leur licenciement massif, survenu à la suite de la suppression par l’État de la subvention destinée à la prise en charge de leurs salaires.
Ces enseignants, qui affirment avoir servi pendant de longues années dans les écoles catholiques, dénoncent une décision qui a plongé des centaines de familles dans la précarité. « Privés de salaire, de couverture sociale et de perspective professionnelle, nous vivons aujourd’hui une situation de chômage forcé, indigne du rôle que nous avons joué dans l’éducation et la formation des enfants du Mali », ont-ils souligné.
Dans leur lettre, ils précisent que, malgré les difficultés, ils demeurent engagés envers la Nation et conservent leur volonté de continuer à servir l’école malienne. Pour ce faire, ils appellent le président de la Transition à examiner leur situation avec « justice, solidarité et reconnaissance du service rendu à la Nation ».
« Notre démarche n’a rien de revendicatif dans la forme ; elle se veut citoyenne, respectueuse et animée par le souci de participer à la reconstruction de notre système éducatif », ont-ils ajouté.
Pour ces enseignants, agir aujourd’hui est un devoir moral et social :
« Agir, c’est éviter que des années de formation, de service et de sacrifice ne soient réduites à néant. Agir, c’est redonner espoir à des centaines de familles et réaffirmer la valeur du métier d’enseignant au Mali. »
Un message fort, empreint de dignité et d’espérance, qui résonne comme un appel au secours de la part d’hommes et de femmes dévoués à l’éducation, aujourd’hui laissés pour compte.
Par Lamine BAGAYOGO