
Une vive tension secoue le secteur du transport routier au Mali depuis les propos controversés du président de la commission Santé du Conseil national de Transition (CNT), l’honorable Aboubacar Sidiki Fomba. Ce dernier a insinué que certains chauffeurs maliens collaboreraient avec des groupes terroristes des déclarations qui ont provoqué une onde de choc dans la corporation.
Face à la montée de la colère, Fomba a tenté de calmer les esprits. Dans une déclaration publique, il a affirmé :
« Mon intention n’était pas de manquer de respect aux chauffeurs. Je leur présente mes excuses, ainsi qu’au peuple malien. »
Mais ces excuses n’ont pas suffi à éteindre le feu. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos circulent, réclamant sa destitution du CNT. Pour une partie de l’opinion, le pardon ne suffit plus à réparer ce qu’ils qualifient « d’immaturité politique » d’un représentant de la Nation.
SYNACOR exige la justice
Au préalable, le Syndicat national des chauffeurs routiers du Mali (SYNACOR) a réagi avec fermeté. Dans une vidéo devenue virale, Souleymane Koumaré, secrétaire général adjoint du syndicat, a dénoncé des « accusations graves et sans preuve » et appelé la justice à se saisir du dossier.
« Nous exigeons que M. Fomba apporte des preuves concrètes de ses déclarations ou qu’il soit radié du CNT », a-t-il martelé, ajoutant que les chauffeurs envisagent une grève illimitée si aucune suite judiciaire n’est donnée.
« Nous ne prendrons plus le risque d’assurer les trajets pour approvisionner le pays en carburant tant que justice ne sera pas faite », a prévenu M. Koumaré, évoquant le manque de reconnaissance envers les chauffeurs malgré leurs sacrifices.
Le syndicaliste a rappelé que ces travailleurs de la route paient souvent un lourd tribut : « Même lors de la dernière attaque, nous avons perdu deux chauffeurs, morts calcinés en même temps que leur citerne », a-t-il témoigné avec émotion.
Ce n’est pas la première fois que l’honorable Aboubacar Sidiki Fomba se retrouve au cœur d’une polémique. En novembre 2024, l’Association Culturelle Soninké du Mali (ACS-Mali) avait déjà déposé une plainte contre lui pour des propos jugés discriminatoires.
La tension actuelle, si elle n’est pas désamorcée rapidement, pourrait avoir des conséquences économiques majeures. Une grève prolongée des transporteurs risquerait de paralyser l’approvisionnement en carburant et en denrées de première nécessité à travers le pays.
Abdrahamane Baba Kouyaté