
Le Réseau Dupont-Verlon pour le journalisme d’investigation a organisé ce vendredi 31 octobre 2025, sa conférence annuelle sur le thème « Conflits et terrorisme en Afrique : les défis des journalistes ». Cette rencontre riche en analyses et en témoignages a été marquée par un panel, animé par des figures reconnues du monde médiatique. Il s´agit de : Sadibou Marong de Reporters sans frontières (RSF), Bilal Tairou de l’AFCA et Mouminy Camara du CESTI.
La rencontre a débuté par une brève cérémonie d’ouverture, marquée par les interventions de la présidente du REJI, du représentant de la Convention des journalistes reporters du Sénégal, du représentant du CESTI et du président de la Maison de la Presse.
Dès l’ouverture des débats, le ton était donné par le représentant de Reporters sans frontières (RSF), Sadibou Marong, qui a tiré la sonnette d’alarme sur le niveau inquiétant de la liberté d’expression en Afrique, en prenant l’exemple de l’Érythrée, classée dernière au classement mondial de la liberté de la presse (180e place). Selon lui, dans de nombreux pays africains, les journalistes exercent leur métier dans des conditions particulièrement difficiles.
Abordant la situation du Sahel, M. Marong a souligné que celle-ci « n’est pas facile » et que « l’Alliance des États du Sahel (AES) tente de contrôler le narratif ».
De son côté, Mouminy Camara a insisté sur l’importance de la formation par les pairs, estimant que « les journalistes doivent aller sur le terrain et s’autoévaluer ». Il a également mis en avant la nécessité d’une formation de qualité et de l’indépendance dans le traitement de l’information, gages de sécurité et de professionnalisme pour les journalistes.
Pour sa part, Bilal Tairou de l’AFCA a abordé la question sous l’angle de la désinformation et de l’importance du fact-checking. Selon lui, cette pratique permet de lutter efficacement contre la mésinformation. Il a plaidé pour une meilleure formation et un accompagnement par le mentorat, indispensables pour promouvoir un journalisme de qualité, ajoutant que « la guerre des narratifs se joue aujourd’hui sur les réseaux sociaux ».
Les échanges se sont achevés sur un appel fort à la solidarité entre professionnels et à la protection accrue de la presse africaine. Dans un continent où la vérité est souvent mise en danger, le journalisme d’investigation reste plus que jamais une arme pacifique pour défendre la liberté et la justice.
Par Djibrilla Touré
