
À 50 kilomètres de Sikasso, la ville frontalière de Loulouni, située au croisement du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, se vide peu à peu de ses habitants ce 12 novembre. La raison : la montée de l’insécurité et la menace terroriste qui plane sur la localité, malgré les récentes opérations militaires menées dans la région du Kénédougou.
Selon plusieurs sources concordantes sur le terrain, la situation est alarmante. Depuis plusieurs jours, des familles entières quittent la ville, emportant avec elles le strict nécessaire. « Les gens ont peur parce que même hier, ils ont brûlé deux villages à moins de 2 kilomètres de Loulouni. Ils ont tué des gens et tout détruit », confie une source locale.
Ce climat de terreur pousse les populations à fuir vers la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso ou encore la ville de Sikasso, à la recherche de sécurité. « Même à l’heure où je vous parle, je vois les gens partir à l’aide de tricycles », déplore la même source impuissant face à l’exode massif.
Pourtant, Loulouni est bien plus qu’une simple localité frontalière. Contrairement à d’autres zones de la région dominées par l’orpaillage, la ville s’est bâtie sur son potentiel agricole. Ses terres fertiles produisent tubercules, fruits et légumes qui alimentent les marchés des pays voisins. Mais cette richesse naturelle est aujourd’hui menacée par la violence.
« Ils ont brûlé plusieurs champs et détruit des productions agricoles autour de la ville », témoigne encore notre source.
Si rien n’est fait pour endiguer cette menace, c’est tout un équilibre économique et humain du triangle frontalier Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire qui risque de s’effondrer.
Par ABK
